Selon l’OCDE, l’entrepreneuriat social permet de relever les défis sociaux, économiques et environnementaux, tout en favorisant une croissance inclusive, le partage de la prospérité et l’inclusion sociale. Compte tenu de la nécessité pour les femmes et les minorités de genre de pouvoir créer leur entreprise sociale et de participer à la croissance durable en Europe, le projet Coop4Equality a été imaginé pour permettre une meilleure prise en compte du genre dans cet écosystème.
“Créer un écosystème européen de l’entrepreneuriat social plus égalitaire et collaboratif, en modifiant la manière dont l’entrepreneuriat est enseigné et mis en œuvre.”
Une étude pour mieux comprendre l’approche genre dans l’écosystème entrepreneurial social européen
Le projet Coop4Equality, pour Cooperation for a Gender-Equal Social Economy, est réalisé dans le cadre du programme Erasmus+, en partenariat avec un consortium de 6 organisations basées en Allemagne, France, Belgique, Roumanie, Grèce et Portugal. Ce mois-ci, Empow’Her publie l’étude Coop4Equality, qui analyse la manière dont l’écosystème entrepreneurial social européen intègre une approche genre. La publication de cette étude constitue une étape préliminaire pour mieux cerner l’intégration du genre sur le terrain, et proposer des méthodologies adaptées à chaque problématique. Conduite auprès de 92 organisations dans les 6 pays du projet, l’étude fournit une série de recommandations pour renforcer la prise en compte du genre dans l’écosystème entrepreneurial social européen.
La forte représentation des femmes dans le secteur de l’entrepreneuriat social n’empêche pas la persistance de biais genrés au sein de l’écosystème
C’est l’un des enseignements majeurs de l’étude Coop4Equality. Si l’étude SEGIE, publiée cet été, révélait que 83% des travailleuses de l’économie sociale et solidaire en Europe sont des femmes, l’étude Coop4Equality montre que seulement 47% des organisations interrogées déclarent analyser spécifiquement les besoins et les attentes des femmes bénéficiaires de leurs services, et que seulement une organisation sur deux déclare que le secteur entrepreneurial est partiellement adapté aux femmes. Par ailleurs, moins de 45% des entreprises sociales sondées déclarent avoir formalisé une politique ou des engagements clairs en matière d’égalité de genre, de diversité et d’inclusion. Fort heureusement, ce n’est pas toujours la volonté qui manque : 40% des entreprises sociales interrogées ont manifesté un désir de traduire leur discours en engagements concrets.
“Nos structures sont déjà plus sensibilisées aux questions d’égalité des sexes, de libertés individuelles et de droits culturels, quels qu’ils soient. Par conséquent, nous n’avons pas nécessairement mis en avant des politiques spécifiques en matière de genre et d’inclusion. Toutefois, cela n’empêche pas nos organes directeurs de réfléchir à une évolution possible”. Citation d’un·e représentant·e d’une organisation sondée en France.
5 recommandations pour renforcer la prise en compte du genre par l’écosystème entrepreneurial social
L’étude Coop4Equality met en lumière la dimension systémique des inégalités de genre, qui imprègnent aussi le secteur de l’entrepreneuriat social. Si l’engagement individuel est primordial, Empow’Her se positionne aussi en faveur de la diffusion de nouvelles méthodologies pour bâtir un écosystème inclusif.
5 recommandations viennent conclure l’étude et donner des pistes d’actions pour la suite :
- Créer des formations et des méthodologies transformatrices de genre (c’est-à-dire qui ont vocation à modifier les normes sociales et de genre pour réduire les inégalités).
- Favoriser les échanges entre pairs et les espaces communautaires.
- Renforcer la collaboration entre les organisations en développant des initiatives innovantes.
- Veiller à ce que l’ensemble des parties-prenantes s’engage dans une approche orientée impact.
- Concevoir du matériel de plaidoyer pour permettre le passage à l’action.
L’étude est à découvrir dans son intégralité dès maintenant.
