300 jeunes filles accompagnées sur le chemin de l’emploi en Côte d’Ivoire

Cérémonie de clôture de la cohorte 2

Le taux d’achèvement des jeunes filles au premier cycle du secondaire est passé de 34,6 % en 2013-2014 à 54,6 % en 2017-2018, selon le gouvernement ivoirien. Mais que deviennent ces filles qui quittent l’école si tôt ? Et celles qui ne sont pas du tout scolarisées ? Comment les aider à être autonomes ? C’est l’ensemble de ces questionnements qui ont conduit Empow’Her à mettre en œuvre le projet Girl Power en 2020 d’une durée deux années pour accompagner les jeunes filles en situation de vulnérabilité âgées entre 16 et 24 ans.

Le faible taux d’achèvement scolaire est sans doute la conséquence du faible taux de représentativité des femmes sur le marché du travail en Côte d’Ivoire. En effet, en 2022, c’est 51% des femmes étaient présentes sur le marché du travail contre 81% des hommes, selon le rapport 2022 de la Direction de la planification, des études et de la documentation. À ce titre, le projet Girl Power vient faciliter l’autonomisation économique et sociale des jeunes filles afin de leur apporter des compétences de la vie courante, tel que l’alphabétisation (pour celles qui ne sont pas du tout passées par l’école); l’entrepreneuriat et l’ engagement civique avec des personnes encadrantes et formatrices compétent.es. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme de resocialisation des adolescentes les plus vulnérables.
  • 300 bénéficiaires
  • 16 intervenants
  • 86 mentor.e.s
  • 70 entreprises mobilisées

En collaboration avec UNICEF et l’OSCN le projet Girl Power a soutenu la réinsertion socio-économique de 300 jeunes filles en situation de vulnérabilité âgées entre 16 et 24 ans des villes d’Abidjan, de San-Pedro et de Boundiali.

Le projet mené sur trois cohortes a consisté à former les participantes durant trois mois au civisme et aux compétences de vie, ensuite les donner accès aux centres incubateurs de Empow’Her à Abidjan et de San-Pedro où les formateurs.trices les dispensent 18 modules afin de leur permettre d’être actrices de leur propre développement.

 Serge Kouadio, le chef de projet Girl Power avec “ses filles”

Une formation en 3 étapes

La formation était composée de trois principales phases :

  • L’inspiration et idéation

Les jeunes filles vont identifier leurs profils d’entrepreneures.

  • La planification

Cette étape a consisté à appuyer les jeunes filles dans la construction du business modèle.

  • La concrétisation

Cette dernière phase vient consolider les acquis des jeunes filles. À l’issue de l’incubation, elles ont effectué un stage selon leurs choix (couture, coiffure, esthétisme, pâtisserie, décoration, peinture, restauration, élevage de porcs, commerce de mode, …).

L'école de la deuxième chance !

Banassa dans son salon, maquillée par elle-même

Banassa Bamba est l’une des femmes accompagnées lors du projet, elle a 21 ans, rencontrée ce 11 octobre 2023, soit une année après sa formation, elle laisse savoir que Girl power est l’une des meilleures choses qui lui soit arrivé dans sa vie. Le parcours était intense au début, mais avec le temps, elle a pris goût et a vu la chance qu’elle a de pouvoir prendre sa vie en main à travers la formation de prothésiste ongulaire qu’elle a choisi de suivre. D’après son récit, elle n’a mis de côté les primes que le projet lui versait chaque mois pour le stage et au bout de douze mois de stage, elle a pris cette somme pour mettre sur pied son petit salon de manucure pédicure.

📢📢 “J’ai acheté un conteneur à 230 000F et des accessoires de prothésiste ongulaire pour commencer mon activité. Ma tante m’a donné 130 000F CFA pour les autres dépenses”, a-t-elle calculé avant d’ajouter qu’à ce jour, elle a payé tous ses crédits et s’en sort bien. “ J’ai fait des économies, j’ai soigné ma mère malade et tout récemment, je l’ai aidé pour la scolarité de mes frères vu que notre père n’est plus”, confie la jeune fille fièrement.

Selon le rapport final du projet, 95% des bénéficiaires sont satisfaites de l’accompagnement. 70% ont commencé une activité entrepreneuriale. 88% d’entre elles déclarent avoir gagné des compétences de confiance en soi.

La mère de Banassa, fière de sa fille profitant d’un gommage fait par sa fille

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