[CARNET DE BORD] Clara et Marie, nos deux volontaires en Service Civique au Myanmar, sont arrivées sur le terrain il y a tout juste un mois. Après une première semaine de découvertes à la période du Nouvel An bouddhiste, elles ont rencontré des femmes entrepreneures intéressées par notre programme, ont participé à des événements avec le partenaire local YWCA et cette semaine, elles ont donné leur première formation !
Semaine 1 : Jours fériés et célébrations bouddhistes pour commencer dans la bonne humeur
Le 17 avril s’est tenu dans toute l’Asie du Sud Est le nouvel an bouddhiste, appelé Thingyan en Birmanie. Afin de commencer la nouvelle année lavé de tous les péchés de l’année écoulée, il est traditionnel de se faire arroser les jours qui précèdent. Nous n’imaginions pas à quel point cela allait être le cas !
Pendant longtemps Thingyan a été le seul moment où la population birmane avait le droit de se rassembler dans les rues et de festoyer. C’est vraiment un évènement majeur dans le pays avec 5 jours fériés consécutifs !
A partir du 13 avril les pistolets à eau, lances à incendie, bassines, gobelets, jets d’eau, sceaux… bref tout ce qui permet de près ou de loin d’arroser son prochain, étaient de sortie dans la ville. Armées de nos pistolets à eau, nous sommes parties à la découverte de la ville et nous n’avons pas été déçues ! L’ambiance était extrêmement festive: à part les moines, tout le monde s’arrosait allègrement en souriant. Nous avons retrouvé nos âmes d’enfants en surprenant des birmans avec nos jets ou en courant face à des bouteilles d’eau glacées dont on voulait nous arroser.
Semaine 2 : Rencontres avec de potentielles femmes bénéficiaires et découverte des traditions locales
Cette semaine, nous sommes parties à Hwambi, village en périphérie de Yangon pour rencontrer de nouvelles femmes intéressées par notre programme de formation. Avant de les intégrer à notre groupe de bénéficiaires actuelles, nous voulions prendre le temps de les rencontrer individuellement afin de nous présenter, de connaître leurs attentes, leurs parcours, de visiter leurs magasins et de réfléchir ensemble au déroulé des prochains mois.
Finalement nous avons fait bien plus que cela ! Chacune de nos house visits a été un vrai moment de rencontre, de partage, de sourires, de découvertes culinaires (l’ail séché frit : un délice), de rires, d’échanges… Au détour d’une conversation nous avons évoqué nos coups de soleil de la semaine précédente : ni une ni deux, Swe Swe Lwe a sorti son thanaka pour nous éviter de nouvelles brûlures !
Le thanaka est une pâte jaune obtenue à partir d’écorce d’arbre et d’eau que les birmans – les femmes et les enfants majoritairement – utilisent pour protéger leur peau du soleil. Elle a des vertus anti-UV, rafraichissantes, antiseptiques et décoratives. Swe Swe Lwe nous en a étalé une fine couche sur le visage, et la sensation de fraîcheur qui en a résulté était très agréable, surtout par 35 degrés (… à l’ombre!).
Semaine 3 : Travail avec YWCA et Rise Up !
Chaque année, les entités nationales de YWCA organisent au sein de leurs pays respectifs une grande réunion afin de donner les résultats de l’année passée, donner les nouvelles lignes de conduites et présenter les nouveaux objectifs pour l’année à venir. Le but de la manœuvre est d’informer l’ensemble du personnel et de resserrer les liens entre l’ensemble des acteurs de YWCA (personnels, volontaires, écoliers…). La devise de l’année sera « Rise up ».
En tant que partenaires YWCA, nous avons été invitées à cet événement. La majorité de la réunion s’est déroulée en Birman… ce qui a été un peu difficile pour suivre les événements de la journée. Nos collègues alternaient entre discours sur l’association, prières et chansons chrétiennes et nous avons très rapidement été perdues, jusqu’à ce qu’on nous demande de participer à la séance photo du jour, donc le concept était, lui, très clair: faire un “W” (pour Women) avec les doigts.
Si nous n’avons pas tout compris au déroulé de l’événement, cela a pour nous été l’occasion de tisser des liens avec certaines de nos collègues et de rencontrer de nouvelles personnes, comme la présidente de l’association en Birmanie, Christina Poba, avec qui nous avons pris beaucoup de plaisir à discuter.
Semaine 4 : Première formation
Vendredi 5 mai, un mois après notre arrivée nous avons donné notre première formation ! Nous étions accompagnées par deux traducteurs qui se sont employés à nous apprendre des bases de birman pendant nos deux heures de trajet jusqu’à Hmawbi. C’est donc fières de savoir compter jusqu’à 5 que nous sommes arrivées dans le village. Bien qu’ayant déjà fait le trajet plusieurs fois, nous n’avons pas échappé à quelques centaines de mètres de détour en ayant pris complètement la mauvaise direction !
Pour cette première formation 7 bénéficiaires étaient présentes, toutes très motivées pour que nous travaillions ensemble. Comme elles en avaient exprimé le besoin lors de la mesure d’impact du mois de mars, nous avons inclus des cours d’anglais à chaque début de formation. Pour cette première, l’objectif était voir le niveau général des femmes. Après les révisions de 5 questions/réponses assez simples nous avons mis tout cela en pratique en nous lançant mutuellement une balle et une question : bonne humeur assurée !
La seconde partie de la formation a été consacrée aux bases du livre de comptes. Chaque femme ayant des business différents il n’a pas toujours été facile de mettre les grandes lignes en commun jusqu’à ce que nous trouvions une solution : le mohinga ! L’analyse des coûts de ce plat typiquement birman à base de poisson a donné une trame concrète de départ pour chaque bénéficiaire. Et pour la semaine prochaine, elles doivent la mettre en pratique.